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A l'amour tout miracle est possible

Il était une fois l’histoire d’une fille qui tombait amoureuse d’un homme, qu’elle n’a jamais connu, ni vu. Elle a accepté d'ouvrir son cœur un banal matin de juillet. Sereine, sans rien attendre, sans crainte, ni doute, ni peur. Toute la journée elle a cru que si elle arrivait au virage avant la voiture, son petit pompier reviendrait vivant, mais ça n’a servi à rien. Elle en avait quinze ans quand on lui a dit qu'il était perdu. C’est peut-être bizarre qu’une fille si jeune sentait si fort pour un homme qu’elle n’avait jamais connu, Mais elle aimait le goût des larmes retenues, de celles qui semblent tomber des yeux dans le coeur, derrière le masque du visage.

Elle a pleuré beaucoup, parce que le désespoir est femme, mais pas plus qu'il n'en fallait, parce que l'obstination l'est aussi. Donc au soir, dans son lit, Elle rêve que son petit pêcheur la promène sur le chemin du lac dans la forêt et dans les rues de Cap-Breton, et les dames sur leur porte disent : "Qu'ils sont beaux, tous les deux, regardez cette amitié infectible!" Quand elle saura, par le dictionnaire, qu'infectible n'existe pas, elle sera très déçue, elle fera dire aux dames : "Regardez cette amitié infectieuse", et, plus tard "Cet amour infecté." Après quand elle s’est réveillée, elle pensait «Si mon petit pompier était mort, je le saurai…» Elle n’a jamais perdu courage, car à l'amour tout miracle est possible. Elle a lutté avec l’énergie du désespoir contre la vérité.


Normalement on prend ce qui vient, au moment où ça vient, on ne lutte ni contre la guerre, ni contre la vie, ni contre la mort, on fait semblant que le seul maître du monde, c'est le temps. Donc elle a recommencé à écrire, et ses yeux à ouvrir. Elle a aussi commencé peu à peu à comprendre ce qu’elle a trop longtemps refusé d'entendre "Il n’était plus là... elle l’a perdu pour l’éternité et elle ne devait pas compter sur le miracle."


Pendant des années elle a vécu des rêves. contre les vagues contre ses larmes, elle courait… elle courait… Elle savait qu’elle allait rencontrer la chose magique et il était là. C'était son rêve de toujours, au gout des plus mauvais jours, il était là et elle voyait briller le monde. C'était le rêve qu’elle faisait au jour qu’il lui manquait plus que jamais. Elle s’imaginait qu’elle s’est endormie la main posé sur son sein. Et chaque fois que sa blessure la lancait, elle sentait le cœur de lui battre dans sa paume. Et chaque pulsation le rapprochait d’elle...


Elle a vécu 7 années avec lui dans son cœur, mais la patience et la volonté font des miracles. Donc elle se raccroche à son obstination comme à un fil tenu qui la relie à son amant. Jamais elle ne se décourage. Et puis cette fille est d'heureuse nature. Elle se dit que si ce fil ne la ramène pas à son amant, tant pis, c'est pas grave. Elle pourra toujours se pendre avec... Elle a toujours continué à croire que peut-être un jour elle pouvait le revoir. Et Avec des « si » et des « peut-être », on pourrait mettre un cachalot dans une boite d’allumettes !


Autour de cette étoile elle a longtemps tourné, attendant un petit signe de lui pour qu’elle reste Et tout à coup généreusement ils lui ont fait un geste. Elle a ensuite accepté de faire des affaires avec l’ennemi et de garder un peu de place dans son cœur pour cette étoile magnifique, étoile du bonheur qui dans son esprit, désormais, plus ne s'efface.


Quand elle a vu ses yeux pour la première fois, on dirait que plus rien n'était important. Le monde entier disparaît, Il ne reste que lui et elle. Elle est là à le regarder, durant un long moment, long comme l'éternité. Elle ne se lasse pas. Jamais, elle croit, elle ne l'oublierai, lui et ses beaux yeux, qui illumine son monde, son être, sa raison de vivre. Elle est émerveillée par les étoiles qui brillent dans ces deux pierres précieuses sur son visage, qui font de lui, malgré les cicatrices, l'homme le plus beau du monde.


Elle désirerait écrire toutes les nuits pour le mettre son amour en mots, mais l'éternité n'est pas assez longue et les paroles le manqueraient pour tout dire. D’ailleurs il ne peut pas lui répondre, mais c'est le miracle de l'amour de n'avoir pas besoin de mots pour se comprendre. Si seulement elle pouvait le donné autant de bonheur qu’il a pu l'en offrir depuis le début des temps, elle l'en donnera à n'en plus finir, mais pour l'instant tout ce qu’elle a à l'offrir c'est un peu de chaleur et une place dans son cœur!


Alors elle s’adosse bien droite sur sa chaise devant la fenêtre, croise les mains sur ses genoux, et le regarde... Dans la douceur de l’air… dans la lumière du jardin… Elle le regarde... Dans le chaleur de la chambre… Dans le soleil de l’hiver… Elle le regarde... Elle le regarde... Elle le regarde...

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